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Méditation 1

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Introduction

TECHNIQUES de MÉDITATION
et
PRATIQUES INTERNES.

 Il serait difficile de classer les techniques internes selon un ordre de difficulté, de complexité, de temps de pratique ou même d'importance. Les quatre formes de méditation que nous pratiquons sont comme quatre chemins qui, arrivant des quatre horizons, mènent à quatre portes s'ouvrant sur un même espace. Voici la première, celle de la voie directe vers l'Esprit Universel Unique. Des quatre formes de méditations, sa technique en est la plus simple mais sa pratique semble pourtant à la plupart des pratiquants extrêmement ardue, et souvent très pénible au physique comme au mental. Proche dans sa forme extérieure de la méditation assise du bouddhisme T'chan chinois et du Zen japonais, son propos n'est cependant pas seulement de mener à 'l'éveil', mais à "l'union", le premier pouvant cependant être considéré comme recouvrant un état de conscience tout à fait nécessaire à la seconde.

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La restitution de son mandat à l'Esprit individuel et la fusion avec l'Unique Indifférencié.

Méditation de l'inversion de la lumière.

Selon ses capacités, s'asseoir en tailleur, en demi lotus ou en lotus dans une pièce calme, aérée.
Pour les débutants, utiliser un coussin plus ou moins haut afin d'être assis à l'aise et de ne pas souffrir trop vite de douleurs dans les jambes.
Porter des vêtements relâchés, sans contraindre la taille. Redresser le buste, placer les mains sur les jambes croisées, au-devant du ventre, paumes vers le haut.
Placer le regard sur une petite pierre blanche posée au sol devant soi, dans l'axe du corps.
La pierre est placée de manière à ce que la pente du regard soit d'environ 40°.
Détendre tout le corps depuis le sommet du crâne jusqu'aux jambes, ne pas serrer les dents ni les lèvres et relâcher aussi les paupières, les yeux, le regard.
Ne pas perdre la rectitude du tronc, le sommet du crâne poussant légèrement vers le haut.
Respirer du ventre tranquillement, régulièrement, sans se concentrer là-dessus trop longtemps.
Le regard est placé sur la pierre mais on ne la scrute pas, on ne la fixe pas intensément.

Prendre alors conscience de la fenêtre que forment les yeux.
Percevoir que la pierre est d'un coté de la fenêtre, à l'extérieur, dans la lumière.
Prendre conscience que l'être qui, par le regard, perçoit la pierre, est à l'intérieur de la fenêtre, dans l'obscurité.
Tout en gardant conscience de la pierre extérieure et de la fenêtre des yeux, tourner son attention sur la sensation intérieure d'être, d'exister.
Peu à peu concentrer fortement son attention sur cette seule sensation d'être.
Quand la conscience d'être est bien stable, percevoir alors clairement comme trois objets distincts la pierre à l'extérieur, la fenêtre des yeux, la conscience du soi à l'intérieur.
Se concentrer un instant sur la perception des trois objets de la conscience.
Quand la perception des trois objets est bien stable, reporter son attention sur la sensation d'être et, dans un premier temps, situer physiquement cette perception dans le Tan Tien inférieur.
Sans fermer les yeux ni détourner le regard de la pierre au sol, rassembler alors peu à peu toutes ses facultés de perception, sensorielles et mentales, sur le Tan tien et la sensation d'être.

Seulement écouter, contempler, rassembler son attention sur la perception d'être.
Si le mental s'active et que naissent des pensées, ou que l'attention se porte à l'extérieur ou sur le corps, en prendre aussitôt conscience et revenir à la position mentale perceptible correcte de simple observation attentative du soi.
Pratiquer jusqu'à ce que le conscient ne perçoive plus que le soi, la conscience d'être.
Pratiquer jusqu'à pouvoir rester indéfiniment, sans une seconde de distraction, pleinement concentré sur la seule contemplation du soi.
Pratiquer jusqu'à ce que la nature du soi soit perçue par la conscience.
Pratiquer jusqu'à ce que la conscience de la nature du soi éclaire l'intérieur !
Pratiquer jusqu'à ce qu'à l'intérieur de la fenêtre, l'Esprit Unique Indifférencié illumine l'extérieur !

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Commentaires :

L'humanité a su développer un langage extrêmement riche afin de "se représenter" et d'échanger les perceptions et concepts que chaque individu peut avoir sur l'univers en général et son être propre en particulier. Un de ces concepts révèle un changement extraordinaire dans les rapports de l'Homme d'avec son milieu, la création générale: celui du "sens". Il faut savoir que pour bien des taoïstes, la question du sens ne s'est posée qu'à partir du moment où l'homme à perdue l'union originelle avec l'Esprit Unique. Ceux-là pensent que dans les temps anciens, l'espèce humaine se développait en quelque sorte "conformément" au Tao, unis à lui et donc à toute la création. Ces conditions originelles auraient ainsi permis aux hommes d'atteindre autrefois aux plus hauts niveaux du développement physique et spirituel, ne tombant jamais malades et ne connaissant ni souffrances, ni discordes entre eux. Le Su Wen Nei King décrit les différentes étapes de la décadence qu'aurait connu ensuite cet âge heureux, les hommes s'éloignant peu à peu du Tao pour ne plus considérer que les propriétés spécifiques de "l'individualité", se coupant ainsi de la nature et de la voie générale de la création.
Avant cette décadence, qui se serait produite aux environs du cinquième ou du quatrième millénaire avant l'ère chrétienne, les hommes s'étaient peut-être posés ces questions : Que suis-je ? De quoi suis-je fait ? D'où est-ce que je viens ? Où vais-je ? Après, il semble qu'ils ne se soient plus seulement que demander : Qui suis-je ? Qu'est-ce que je veux ? Comment réaliser mes désirs ? Les anciens appelèrent cette seconde période "Age de la séparation" ou "Age de la chute", laquelle vit les hommes connaîtrent la maladie, la souffrance, la violence et le désaccord. Cet âge perdure encore, les intérêts particuliers, structurels et étatiques de notre époque ayant atteint des sommets dans l'égoïsme et le refus de considérer les équilibres essentiels et vitaux nécessaires au développement harmonieux de toute la communauté humaine.
La méditation de l'inversion de la lumière est la voie la plus directe pour répondre à toutes les questions que l'homme séparé cherchant à retrouver son intégrité peut se poser : Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Qu'est-ce qui est réel et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Y a-t-il vraiment quelque chose ? Qu'est-ce vraiment que ce quelque chose ? Quelle est son origine et sa finalité ? Quelle est la place et le rôle de l'Homme dans son milieu ? De quoi est constitué une personne humaine ? Qu'est-ce qui est commun à tous les hommes et qu'est-ce qui est unique à chacun d'entre eux ? C'est quoi un homme, avant la naissance, et après la mort ? Est-ce qu'il y a autre chose que le corps, que la matière, dans l'Homme et dans la création en général ?
Pour toutes ces questions et toutes celles que l'on peut encore imaginer, un vrai moyen de trouver les réponses : la méditation contemplative. La forme de pratique que nous présentons n'est certainement pas la seule technique au monde permettant d'atteindre cet objectif, mais elle y mène sûrement celui qui la pratique sans autre but que de connaître les vérités fondamentales, sur son être propre et sur la création en général.

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Recommandations pour la pratique :
- Le meilleur rythme pour commencer est de pratiquer au moins 30 mn, tous les jours avant l'aube. Après l'aube, il convient de suivre le yang et non de le retenir. Ensuite, quand posture et concentration sont aisés, on peut commencer de plus en plus tôt, allongeant ainsi peu à peu le temps de pratique. Le temps passé dans l'état correct de méditation ne manque pas au temps de sommeil, bien plus reposant et régénérateur que ce dernier, durant lequel le corps et le mental s'activent d'ailleurs (se fatiguent) bien plus qu'on ne le croit généralement. Certains préfèrent aussi pratiquer en deux fois, au mieux de se lever de plus en plus tôt ils font une séance avant ou après minuit, d'abord pendant 30 mn comme le matin, puis de plus en plus longtemps. La nuit, alors que le yang interne comme externe est au plus bas, l'intention de contemplation intérieure est favorisée, s'alliant au yin dominant.
- Quoi qu'il se passe pendant la pratique, ne pas le considérer comme important et ne pas s'en préoccuper. Qu'il se passe des choses, des perceptions physiques ou mentales inconnues, nouvelles, agréables ou pas, est tout à fait normal, cela pouvant d'ailleurs aussi bien être dû à une évolution dans la pratique qu'à une régression. Le plus souvent, il s'agit en fait de sensations, de pensées ou de sentiments générés par le corps et l'égo lui-même afin de détourner l'attention du pratiquant et de détruire sa concentration. Car il ne faut pas oublier que les seuls obstacles entre sa conscience et l'Esprit (du moins pendant la pratique), ils sont déjà là, à l'intérieur de soi-même. Et ce que l'on appelle en Occident l'égo est un adversaire terrible, qui n'accepte bien souvent de se coucher aux pieds du pratiquant qu'après avoir tout tenté pour briser sa concentration et le détourner du but.
Les seules péripéties de la pratique intéressantes à noter sont d'abord celle où l'on atteint le stade d'une concentration sans faille du début à la fin d'une séance, puis celle où l'on conserve la perception des trois objets de la conscience tout au long de la journée, entre les séances de pratique, enfin celle où l'on réalise ce qui tient de l'esprit personnel et ce qui appartient à l'Esprit Unique Indifférencié. Au premier, l'on sait qu'on avance vraiment dans la pratique, au dernier on en sait déjà suffisamment pour ne plus se faire d'illusions : avancer ou reculer ne dépend plus que de soi-même, rien d'autre ne peut s'interposer entre l'Ultime et la conscience. Sachez qu'alors, il faudra choisir, l'Esprit Unique Universel est de tous temps déjà uni à tous les êtres, mais s'unir à lui est de la responsabilité de chaque être-esprit individuel, en toute "liberté de conscience". Accepter l'union, c'est perdre le Moi et ses limitations pour la complétion, c'est devenir un être "entier". La refuser et faire marche arrière, c'est vivre autre chose, mais dans tous les cas de figure possibles, moins que la complétion.

Bonne contemplation !