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Méditation 2

Méditation de la Respiration Sans Entrave

S'installer d'abord dans la posture comme pour la Méditation de l'Inversion de la Lumière. Prendre conscience des Trois Objects. Puis à la place de se concentrer uniquement sur la perception du Soi, orienter son attention sur la respiration. Observer le cheminement de l'air qui entre et qui sort, et la sensation d'emplissage et de vidage qui accompagne inspir et expir.

Mettre toute son attention à ne pas intervenir dans le processus respiratoire. Ne pas accroître l'inspir ni accentuer l'expir. Que les respirations soient amples ou non, longues ou courtes, régulières ou non, ne pas intervenir et seulement les observer. Puis travailler par l'intention à détendre les tissus qui interviennent ou qui sont sollicités dans le processus respiratoire : le nez et le visage autour, la gorge, les bronches, les poumons, le diaphragme, la poitrine, le dos et le ventre.

Il convient de pratiquer non-intervention et relâchement jusqu'à ce que l'on perde la sensation d'être l'auteur de la respiration et qu'il paraisse non plus que l'on respire, mais que l'on est respiré. C'est-à-dire qu'il ne semble plus que c'est le corps qui aspire l'air de l'extérieur à l'intérieur puis le renvoie au-dehors, mais l'air lui-même qui entre et qui sort.
Plus le relâchement et la non-intervention sont effectifs et profonds, plus la respiration se développe, devient aisée, ample et ses effets se propagent dans tout le tronc sinon le corps entier. A un certain niveau, on peut même ressentir qu'elle se propage de l'intérieur jusqu'à la peau et la surface du corps. Et qu'alors non seulement la respiration se fait par le nez mais aussi par la peau, dont la sensation de frontière, de limite nette entre l'interne et l'externe peut alors se modifier, s'altérer.

Les pratiquants des respirations contrôlées connaissent les trois sections du tronc, les respirations abdominale (inférieure), intercostale (médiane) et claviculaire (supérieure) et les trois Champs d'Elixir (Tan Tien) en relation.  Quand on atteint les plus hauts niveaux de la Respiration Sans Entrave, on peut ressentir que l'énergie des trois Tan Tien s'accorde à la sensation respiratoire, leur énergie propre s'expansant et se concentrant en coordination.

Commentaire

Le processus respiratoire est normalement ressenti comme un procédé d'alimentation du corps en air, dont il a besoin pour certaines fonctions biologiques. On inspire un élément pur (normalement de la meilleure pureté possible) et on en absorbe certains composants puis on le rejette hors du corps. Il est alors moins riche en composants et surtout l'on peut concevoir, comme c'est le cas par exemple dans la pratique de "Purifier l'énergie" (voir la rubrique Techniques) qu'il transporte vers l'extérieur certains éléments impurs prélevés dans l'organisme. Bien sûr on peut penser que ces éléments impurs sont transformés, en quelque sorte recyclés, par la nature, et c'est certainement ce qu'elle fait depuis toujours. L'organisme a des organes et fonctions d'absortions, d'ingestions et des organes et fonctions lui permettant d'éliminer ce qui ne lui est pas nécessaire ou qui est vicié, corrompu.

Pour un taoïste, se pose alors la question de ce qui entre et de ce qui sort. Le corps est un lieu d'échange entre l'intérieur et l'extérieur, entre l'organisme et son milieu, entre la personne et son environnement. La qualité de ces échanges, qu'ils soient matériels, émotionnels, mentaux ou spirituels est au centre de l'éthique comportementale taoïste. Pour la plupart des gens, puiser dans l'environnement ce qui est sain pour ses propres besoins et lui restituer du corrompu est un fonctionnement normal. Ce qui entre nourrit et enrichit l'interne, appauvrit ou amoindrit l'externe. Ce qui sort assainit l'interne et corrompt l'externe. Comment peut-il en être autrement ?

Il est possible de s'alimenter sans que cela n'appauvrisse l'environnement. Il est possible de nettoyer l'interne sans que ce qui en sorte ne soit dommageable pour le monde extérieur. Il est possible de respirer pour que ce qui soit expiré enrichisse l'air extérieur. Il est possible de parler sans que les mots prononcés ne corrompent, ne dégradent ce et ceux qui les entendent. Je vous en prie, réfléchissez-y.